Cristóbal Balenciaga

Cristóbal Balenciaga était un couturier espagnol renommé, né à Getaria le 21 janvier 1895, et décédé le 23 mars 1972 à Xàbia. Sa contribution à l’industrie de la mode au XXe siècle est immense. Fondant la maison de couture Balenciaga à Paris dans les années 1930, il a laissé une empreinte indélébile sur le monde de la mode. Il est inhumé dans sa ville natale, Getaria.

Balenciaga est souvent salué comme l’un des plus grands couturiers de tous les temps, surnommé « le maître » ou « le couturier des couturiers ». Son impact sur la mode s’est intensifié dans les années 1950, où il a transformé la silhouette féminine de manière révolutionnaire. Son style classique et épuré a attiré une clientèle prestigieuse, dont la reine d’Espagne, la reine des Belges, la famille royale du Maroc, la princesse de Monaco et la duchesse de Windsor.

Sa créativité et son souci du détail ont influencé de nombreux autres couturiers, parmi lesquels Oscar de la Renta, André Courrèges (qui a travaillé dans son atelier), Emanuel Ungaro et Hubert de Givenchy, qu’il a également aidé. En 1968, Cristóbal Balenciaga a pris la décision de se retirer, mais son héritage perdure. La marque Balenciaga appartient actuellement à la holding française Kering, soulignant son impact continu sur l’industrie de la mode.


Les débuts de Cristóbal Balenciaga en Espagne démontrent son ascension remarquable dans le monde de la couture. Né à Getaria en 1895, Balenciaga a grandi dans un environnement modeste, entouré de sa famille. Après la mort précoce de son père, sa mère, Martina Eizaguirre, a assumé la responsabilité de la famille.

Martina, une couturière qui enseignait la couture aux jeunes filles du village, a joué un rôle crucial dans l’éveil du talent de Balenciaga. À l’âge de douze ans, il a attiré l’attention de la marquise de Casa Torres, cliente de sa mère, en reproduisant l’une de ses robes. Encouragé par la marquise, Balenciaga a poursuivi son apprentissage et est entré en apprentissage chez Casa Gomez de Saint-Sébastien à l’âge de 16 ans.

Son expérience dans le monde de la mode s’est ensuite enrichie lorsqu’il a travaillé au magasin du Louvre de Saint-Sébastien et chez New England. Convaincu de son talent, Balenciaga a ouvert sa première maison de couture à Saint-Sébastien à la fin des années 1910. Sa renommée a rapidement grandi, et il a habillé la famille royale espagnole, notamment la reine Victoria Eugenia et la reine mère María Cristina.

La chute de la monarchie espagnole en 1931 a eu un impact sur sa clientèle, mais Balenciaga a persévéré. Il a ouvert une seconde maison à Madrid au début des années 1930, et malgré la fermeture rapide de sa première maison à Saint-Sébastien, il a continué à étendre son influence. Il a également ouvert une maison à Barcelone sous le nom d’Eisa Costura, en utilisant le nom de sa mère.

Balenciaga a su naviguer à travers les changements politiques et sociaux de l’époque, consolidant sa réputation en Espagne et établissant des liens avec des couturiers parisiens renommés tels que Worth, Jeanne Lanvin, Coco Chanel, et d’autres. Son succès en Espagne a jeté les bases de sa future renommée internationale à Paris.

La période parisienne de Cristóbal Balenciaga a été marquée par des événements significatifs et des réalisations notables dans le monde de la mode.

La guerre civile espagnole de 1936 a contraint Balenciaga à quitter l’Espagne et à fermer ses trois maisons de couture. Après avoir brièvement tenté de travailler à Londres, il s’installe à Paris en juillet 1937 grâce au soutien financier du couple d’exilés espagnols Nicolás Bizcarrondo et Virgilia Mendizábal, ainsi que de fabricants de tissus français. Il ouvre sa maison de couture au 10, avenue George-V, et dès août 1937, sa première collection parisienne remporte un franc succès.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, Balenciaga maintient ses activités malgré les difficultés, fermant brièvement sa maison en 1940 et introduisant des collections restreintes pour une clientèle privée. Il utilise ses maisons espagnoles pour importer illégalement des tissus étrangers en raison des restrictions et de la baisse de qualité des tissus français.

La fin de la guerre en 1945 voit Balenciaga participer au Théatre de la Mode pour relancer la haute couture parisienne. L’arrivée de Christian Dior en 1947, bien que révolutionnaire, ne nuit pas à la réputation de Balenciaga, qui continue de prospérer avec des collections telles que la ligne « Tonneau ». Dior lui-même surnomme Balenciaga « notre maître à tous ».

Dans les années 1950, Balenciaga continue d’innover, introduisant des pièces maîtresses à chaque nouvelle collection. André Courrèges rejoint son atelier en 1950. La décennie est marquée par des évolutions constantes dans ses créations, avec des influences variées et des silhouettes ajustées. Balenciaga reste indépendant, refusant d’intégrer la Chambre syndicale de la haute couture.

En 1958, Balenciaga est fait Chevalier de la Légion d’honneur, et malgré les bouleversements sociaux de 1968, il continue de créer des collections acclamées. Cependant, cette année-là, il prend la décision de fermer toutes ses maisons de couture, estimant que la haute couture n’a plus sa place dans le monde qui émerge.

Balenciaga se retire en Espagne, à Igeldo, et son dernier travail dans le monde de la mode est la création d’une robe de mariée pour la duchesse de Cadix en 1972. Il décède le 23 mars 1972 à Xàbia, à l’âge de 77 ans, laissant derrière lui un héritage durable dans l’histoire de la mode.


La reconnaissance de Cristóbal Balenciaga dans le monde de la mode est immense, et il est souvent salué comme l’un des plus grands couturiers de tous les temps.

Surnommé « le couturier des couturiers » et « le plus grand d’entre eux », Balenciaga a acquis un respect, une vénération et une admiration exceptionnels. Même après sa mort en mars 1972, son impact sur l’industrie de la mode perdure. En Espagne, ses débuts ont été marqués par l’achat de modèles aux couturiers parisiens, mais rapidement, son talent a été reconnu par des personnalités influentes comme Madeleine Vionnet. Vogue prédisait que ses créations traverseraient l’histoire, soulignant qu’il ne suivait aucune mode autre que la sienne.

La période post-New Look de Christian Dior en 1947 a été cruciale pour Balenciaga. Refusant la mode contraignante de l’époque, Balenciaga est devenu l' »architecte de la haute couture » et a créé des silhouettes sobres, durables, pragmatiques et sophistiquées. Il est salué comme celui qui a remodélé et épuré la silhouette féminine dans les années 1950, incarnant à la fois le classicisme absolu et la modernité.

Malgré son mystère personnel, Balenciaga a obtenu des éloges dans les plus grands magazines mondiaux, grâce au soutien de journalistes influents tels que Carmel Snow et Diana Vreeland. Son ambiance monacale dans ses maisons et ateliers, où le silence règne, contraste avec l’impact considérable de ses créations à travers le monde. Des personnalités de renom, telles que Gabrielle Chanel et Hubert de Givenchy, ont exprimé leur admiration et leur respect pour Balenciaga.

Sa réputation de « moine de la couture » ou « pape de la couture moderne » persiste, et il est considéré comme intouchable, régissant toujours sur les esprits et les ateliers de haute couture. Sa légende dans le monde de la mode reste inégalée, et son héritage continue d’inspirer et d’influencer les générations suivantes de créateurs.

Le saviez-vous ? Cristóbal Balenciaga était homosexuel, bien qu’il ait maintenu sa vie privée discrète. Son partenaire de longue date et l’amour de sa vie était le modiste franco-polonais Władzio Jaworowski d’Attainville, qui avait contribué financièrement à la création de son entreprise. La mort d’Attainville en 1948 a profondément affecté Balenciaga au point où il a envisagé de fermer l’entreprise. Plus tard, Balenciaga refait sa vie avec Ramón Esparza, un membre de son studio, qui devient son bras droit pendant 24 ans et qui le soutient jusqu’à sa mort. Après le décès de Balenciaga, Esparza prend la co-direction de la maison Chanel.

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